Ca se propage sur internet : les DS coupés fabriquées à 12 exemplaires

Né en 1912 à Kemmel, Hector Bossaert a commencé, avant la deuxième guerre mondiale, à préparer des motos pour ses amis ; en clair, il gonflait les performances des machines.

Après la deuxième guerre, il s’établit comme garagiste à Meteren, près de Lille, où il va tâter de la compétition à quatre roues dans une formule de promotion, les Racers 500 : quatre roues motorisées par un bloc de moto. Malgré des résultats encourageants, il s’arrête en 1954 à la fin de la formule de promotion. Il retourne à son garage pour se consacrer au rallye.

Arrive la DS

Qualifié de fin mécanicien, de nombreux amateurs vont demander à Hector Bossaert d’améliorer les performances de leurs autos ; à l’époque, ce sont des Panhard, des Peugeot 203 puis, en 1956, apparaît la DS 19. Il va donc se pencher sur la DS qui, par son intervention, va gagner les chevaux qui lui manquaient avec une souplesse accrue.

Par la force des choses, le mécanicien devient commerçant en concevant et en expédiant des kits de pièces pour améliorer les performances des moteurs ; le 1,9 l de la DS passait de 75 à 100 ch. Il va même préparer des moteurs pour le service compétition de Citroën.

Un coupé pour le plaisir

Après les modifications sur des moteurs de DS et ID Citroën, sa passion va le pousser à aller encore plus loin jusqu’à créer son propre coupé sur base de DS 19. Il va s’adresser à Pietro Frua qui a créé depuis près de vingt ans son entreprise de design automobile (il signe, entre autres, les Monteverdi, la Volvo P1800, la Maserati Kyalami).

Le projet voit le jour en 1959 et Pietro Frua établira les plans stylistiques de ce qui deviendra la GT 19. Grâce à son entreprise de carrosserie établie elle aussi à Meteren, Hector Bossaert va pouvoir assembler son coupé, la GT 19.

Éxigence de qualité

Raccourcie de plus de 45 cm par rapport à la berline, la GT dispose aussi d’une garde au sol plus basse de 7 cm. Côté esthétique, l’avant ne change pas beaucoup mais l’arrière adopte des ailes dotées d’ailerons, caractéristiques du style Frua.

C’est cette partie arrière qui va vraiment faire de ce coupé une œuvre atypique, reprenant les codes des berlines et coupés transalpins. Enfin, la GT dispose d’une lunette arrière en plexiglas et de blasons aux chevrons tournés d’un quart vers la droite comme clin d’œil au modèle.

Un intérieur de grande classe

La sellerie de la GT 19 est typique des DS haut de gamme, tout de cuir tendu et extrêmement confortable mais il est vrai que la banquette arrière s’est fortement rapprochée de la banquette avant à cause de l’empattement raccourci. Le tableau de bord reprend les formes de la berline mais les cadrans de type Jaeger prennent la place du classique cadran de la DS.

Le compteur de vitesse est gradué jusqu’à 200 km/h. Avec sa préparation moteur, le 4 cylindres de 1900 cm3 de la 19 GT passe à plus de 100 ch, propulsant la voiture à près de 170 km/h en pointe. Onze coupés auront été construits mais un seul a survécu

Un cabriolet pour finir

Un unique cabriolet DS21 Bossaert a été réalisé et encore aujourd’hui recensé. Parti d’une berline sortie d’usine le 3 février 1966 et livrée sans peinture, Hector Bossaert réduit l’empattement de la plateforme de près de 50 cm et l’habille en un cabriolet 4 places.

La voiture est ensuite présentée aux Mines (la carte grise porte la mention « DS21 Mod. »). A vocation sportive, la voiture est équipée d’un tableau de bord Jaeger, d’un volant Moto-Lita et de phares anti-brouillard carénés brevetés par le constructeur. Il a été vendu par la maison d’enchères Artcurial en 2019.