Voici les « bonnes pages » d’un éditorial que nous venons de trouver sur le web. Le sujet va résolument vous intéresser. Car la thématique est « l’automobile ».
Son titre séduisant (la deuche à deux moteurs !) est évocateur.
Annoncé sous le nom «d’anonymat
», l’écrivain est positivement connu pour plusieurs autres encarts qu’il a publiés sur internet.
Il n’y a aucune raison de ne pas croire du sérieux de ces révélations.
Ermenonville, le 7 mars 1958. La marque aux chevrons dévoile à la presse un prototype de deux chevaux à quatre roues motrices.
Avec ses deux moteurs de 425 cm3, la voiture dispose de la puissance nécessaire pour évoluer en tout-terrain. En dévoilant le prototype, Citroën marque son intérêt pour la recherche pétrolière dans le Sahara, alors un territoire Français.
Un communiqué est même diffusé en ce sens, vantant les mérites de cet engin qui combine la légèreté et la robustesse alliées à de stupéfiantes possibilités d’évolution dans le sable.
La Jeep en ligne de mire
Cette nouvelle version de la 2CV est clairement destinée à remplacer la Jeep dont l’indéniable efficacité en tout-terrain se double d’un inconfort à la limite du supportable et d’une tenue de route dangereuse sur le bitume.
Le premier prototype de la 2CV 4×4 présenté à la Mer de sable d’Ermenonville ressemble à s’y méprendre à une 2CV AZLP ordinaire.
Seules ses roues, ses pneus plus gros et sa porte de malle modifiée et entrouverte éveillent la curiosité. Pourtant, ce n’est pas la première 2CV quatre roues motrices.
A gauche du volant : deux clés de contact, une par moteur. Il était possible de débrayer un moteur pour économiser le carburant mais il n’était ensuite plus possible de le remettre en action en roulant. La Sahara était la seule 2CV à disposer d’un levier de changement de vitesses au plancher qui commandait les deux moteurs. Photo DR
Naissance en 1954
En 1954, M. Bonafous, ingénieur en travaux publics dans les Landes, cherche un véhicule tout-terrain économique, léger et fiable pour les besoins de son entreprise. La Jeep était le tout-terrain par excellence, mais les pièces de rechange étaient couteuses. Alors, il bricole à partir d’une 2CV ordinaire.
Il décide d’intégrer un second moteur positionné dans le coffre. Ainsi, chaque moteur entraîne son essieu, avec la possibilité de passer en deux roues motrices en laissant un essieu en roue libre.
Par simplicité, les deux moteurs sont indépendants l’un de l’autre, ainsi, chacun dispose de sa boite de vitesses, de son démarreur et même de son réservoir.
Les deux réservoirs d’essence étaient placés sous les sièges avant ; 15 litres pour chaque moteur. A droite pour le moteur avant. Photo Sotheby’s
Une décision opportuniste
En mars 1956, le frère de M. Bonafous envoie un courrier à l’entreprise Citroën pour lui signaler l’existence de ce véhicule à 2 moteurs 375 cm3, missive accompagnée de 4 photos et 3 croquis.
Des ingénieurs de la maison viendront essayer une 2CV bimoteur courant 1956. Les tests effectués sont prometteurs : la voiture évolue facilement dans le sable, capable de franchir des pentes de 40 % sur n’importe quel terrain : sable, boue, caillasse, neige… avec quatre personnes à son bord et se déjoue de toutes les difficultés.
Le Sahara fait rêver les ingénieurs, un endroit où la voiture peut faire la différence.
Citroën reprend l’idée à son compte
Le bureau d’études va commencer à produire un premier prototype qui va évoluer au fur et à mesure. Afin d’améliorer le refroidissement du moteur arrière, on réalise une importante entaille dans la malle afin que le ventilateur puisse venir prendre directement de l’air.
La roue de secours est intégrée dans le capot avant et les réservoirs de carburant se trouvent sous les sièges avant. Un deuxième proto est achevé en 1958 et est présenté en novembre au salon des utilitaires. En 1959, un troisième proto sera testé par l’armée Française qui n’acceptera pas le marché.
En septembre 1959, la 2CV Sahara est présentée au salon automobile de Paris.
Ne cherchez pas le coffre… Il s’agit du deuxième moteur de 425 cm3 et 13 chevaux. Photo Artcurial
Une drôle de bestiole
La fiche technique est impressionnante : la 2CV Sahara est équipée de deux bicylindres de 425 cm3 qui développent 13 ch chacun et permettent 110 km/h en pointe.
Si la voiture a deux boites de vitesses, elles marchent simultanément par une commande hydraulique qui actionne les deux embrayages en même temps. Il était aussi possible de débrayer un moteur pour l’économie…
Côté carrosserie, la 2CV Sahara est reconnaissable avec ses ailes arrière élargies et découpées à partir d’ailes de série (la découpe aidait au remplacement d’une roue en terrain hostile et facilitait l’accès aux transmissions). Autre particularité : ses portes avant découpées, pour permettre le remplissage des réservoirs sans avoir à les ouvrir.
Une carrière de 1961 à 1967
La commercialisation débute ainsi en décembre 1960 et la production démarre dans l’usine Panhard de la Porte d’Ivry. Mais la 2CV Sahara est proposé au double du prix d’une 2CV de base (9 820 Francs contre 4 750 F), ce qui limitera sa diffusion tout au long de sa carrière.
Après l’indépendance de l’Algérie, la 2CV Sahara va s’appeler 2CV 4×4. Mais les ventes ne décollent pas et, conçue pour le Sahara, la majorité des exemplaires ne connaîtront que les routes de France. Pourtant, elle est appréciée pour ses aptitudes et la Guardia civil espagnole en achètera 80.
En 1967, la 2CV 4×4 disparaît du catalogue au bout de 693 exemplaires.
Ouvrages sur un thème identique:
À travers l’Inde en automobile/06,A voir et à lire. .
Le Docteur Oméga/XI,A voir et à lire. .
Le Trésor de Mr. Toupie/12,Ouvrage . A emprunter en bibliothèque.
Vocabulaire anglais-français à l’intention des apprenants avancés,Le livre . Disponible dans toutes les bonnes librairies.